La location prend le pas sur l’achat
Ces dernières années, les comportements des consommateurs ont évolué de manière notable. De plus en plus, ils privilégient les abonnements et la location longue durée. Pour certains observateurs, cette tendance croissante pourrait signifier la fin des achats de produits et services divers.
Les consommateurs privilégient l’usage à la possession
Dans de nombreux secteurs, l’usage est préféré à la possession, comme l’affirment 77 % des Français dans une enquête réalisée par l’Observatoire société et consommation (Obsoco). Si ce chiffre diminue pour l’ensemble de la population depuis 2012, il est en hausse chez les moins de 40 ans.
Et alors que ces habitudes de consommation avaient émergé au lendemain de la crise, elles n’ont pas disparu avec la reprise économique. Car au-delà de la question financière, c’est le rapport des consommateurs à la possession qui a changé : à un mouvement anticapitaliste s’ajoutent les préoccupations environnementales.
Les marques l’ont bien compris et développent des initiatives en faveur de cette économie « éco-responsable ». Dans l’industrie automobile, la LDD et la LOA gagnent du terrain, tandis que se multiplient les solutions de mobilité alternatives comme l’auto-partage, etc. Chez certains loueurs d’appareils électroménagers et multimédias comme Lokeo, les équipements dont le contrat arrive à son terme sont récupérés pour être réutilisés à travers un autre circuit.
L’abonnement, une formule gagnante pour les consommateurs et les entreprises
La formule de l’abonnement est d’ailleurs en plein boom : literie, rasoir jetable, téléphone mobile, tous les produits, jusqu’aux plus anodins, sont concernés. Ainsi, il existe aussi une pléthore d’entreprises répondant à une grande variété de besoins très précis. Par exemple, il suffit de saisir une requête de type : location+décoration+Marrakech sur Google pour trouver un spécialiste de la location de déco au Maroc.
Dans un sondage publié début avril, ING estime que ceux-ci représentent 5 % du total des dépenses des consommateurs européens, soit l’équivalent de 130 euros mensuels. En France, ce montant est même plus élevé, à 150 euros.
Pour l’Obsoco, trois raisons expliquent le succès des abonnements. Parfois, comme dans le cas de Netflix, c’est incontournable. Mais les sondés ont aussi cité la perspective de réaliser des économies, de profiter en illimité d’un bien ou d’un service, ou de découvrir des nouveautés en avant-première.
Pour les experts, le système encourage les clients à monter en gamme, ce qui serait moins facile avec l’achat du fait d’un coût initial élevé. Il promeut ainsi une « économie de la qualité » qui bénéficie à tous.
Du côté des vendeurs, les avantages sont multiples : une croissance du chiffre d’affaires grâce à l’apport de valeur ajoutée permise par les services complémentaires, stabilité des revenus et fidélité des clients grâce à un engagement à long terme.